Viens ,assied toi a coté de moi ,tu as bien cinq minutes ,je vais te conter une histoire.
Ho bien sur ce n est pas une grande aventure ,une épopée fantastique ,un exploit digne de figurer dans les grands livres ,je ne suis pas Jules verne ,ni Dumas ,encore moins Hugo ,c est juste une tranche de vie ,un court moment ,qui forge un caractère et qui reste dans l esprit de celui qui le vie.
Il a dix-huit ans et deux mois en ce tout début d année 1972 ,il trimbale sa fin d adolescence de petits boulots en petits larcins ,de grands projets en petites réalités.
Partout ou il trouve de l embauche on lui demande si il ai dégagé des "O.M"(obligations militaire ).
Dans toutes les annonces sérieuses cette phrase reviens ,comme une guillotine sur ses futures emploies.
Alors pour en finir avec ce qu' il pense être un obstacle ,et qu' il viens d avoir 18 ans ,il peut devancer son appel sous les drapeaux.
La demande est envoyer .
Convocation a visite médicale ,test d aptitude réussis ,bref " Apte au service Militaire "
Le voila embarquer avec d autres ,dans un camion bâché ,pour apprendre les rudiments d un soldat parachutiste.
Ho oui ,il faut que je te dise ,sur les bons conseils d un ami ,il a demandé "les paras" ,car ,d après son ami ,comme personne ne demande cette Arme ,tu peut faire le choix de ton affectation même a l étranger ,ça tombe bien lui il veut voir l Afrique ,il n a jamais bouger de sa banlieue ,sa cité ,son béton ,alors il rêve.
Le voila donc ce onze Janvier 1972 aux pieds de ce "Transal".
C est une bonne chose ,pense t il ,car il se raconte des histoires pas drôles sur les "Nord-Atlas" autre avion de l Armée Française ,comme sois disant des paras seraient restés accrochés a la queue de l appareil ,bon faut en prendre et en laisser ,mais ça trotte quand même dans la tète.
L ordre est donné ,le garçon s équipe et passe devant le sergent de saut qui vérifie l harnachement ,avec les blagues militaire du style"
Il me parait bien léger ce parachute ,ça laisse le môme perplexe.
Il grimpe dans l avion ,il est le premier ,on le colle a coté de la porte et ainsi de suite pour le reste des sections.
Tous ces copains passe devant lui ,ils sont blêmes et muets ,il se doute qu' il doit être comme eux ,ça dois bien faire une heure que personne n a ouvert la bouche.
Deux câbles traverse la Carling de la queue a l avant ,les parois sont brut et dépourvu de tous sièges ,tous le monde reste debout.
Ca décolle ,l appareil viens a peine de quitter la piste que le sergent hurle de prendre place et d accrocher sa "SOA"( sangle d ouverture automatique )au câble qui passe a hauteur de tête ,dans le même temps il ouvre les portes de l avion de droite et de gauche ,un bruit assourdissant entre avec le vent.
Un caporal se place a l entrée et prend position ,le garçon premier de la ligne se colle a lui et ainsi de suite sans aucun espace entre les paras.
L avion prend de l altitude ,vire sur l aile pour s aligner sur la ligne de saut ,par la porte ouverte le garçon regarde le vide ,quatre cents mètres c est a la fois haut et pourtant on discerne bien les villages et les champs ,la peur commence son travail de sape.
Le garçon pense:
"Qu' est ce qui m a pris de me foutre dans cette galère ,et si le parachute ne s ouvre pas "
Machinalement il vérifie la poignée de son ventral.
Et d un coup les choses s accélèrent ,la lumière rouge passe au vert ,et une sirène résonne.
Plus le temps de penser ,le sergent tape sur l épaule du caporal qui franchi le seuil ,le garçon fait de même et prend en pleine figure le vent chaud de l hélice qui le propulse ,dans la seconde qui suit ,très loin de l avion dans un silence de cathédrale .
Sa première réaction est de lever les yeux ,pour voir la corolle réconfortante du parachute.
"Ouf il c est ouvert"
Après le vacarme il profite du silence de la descente.
Dans l euphorie il n a pas préparer son atterrissage ,le caporal qui a sauter avant lui ,en vieux briscard qui connais les ficelles ,est encore dans les airs .
Tromper par l altitude le garçon a pris les bouquets d herbes pour des arbres ,quand les pieds touchent le sol il n est pas prêt.
Les chevilles se tordent ,les genoux fléchissent et remonte a la mâchoire ,fende la lèvre tape le nez ,la tète pars en arrière et le casque ,en heurtant le sol ,lui ouvre le cuir chevelu .
Le gout du sang dans la bouche et se liquide chaud sur la nuque l étourdisse un peu.
Il se relève tant bien que mal ,plis son parachute et cours a l infirmerie.
"fleur mon premier saut et je me pète la gueule"
Il ressort vingt minutes plus tard et son caporal l attend dehors et lui demande ce qui c est passé.
--j ai rien compris ,j ai sauter juste derrière vous et j atterris le premier ,du coup j étais pas préparer et je me suis éclaté au sol.
Il rit et me donne une astuce.
--Quand le parachute est ouvert ,tu prends la suspente avant gauche et la suspente arrière droite ,tu tire et l amène au plus près de toi et tu relâche d un coup ,ça te fais remonter un peu et ralentir ta descente.
--Ok je vais faire ça pour les autres sauts ,merci.......
Le garçon n a jamais vue l Afrique ni de près ni de loin ,c est l Afrique qui est venu a lui avec ses potes Tchadiens ,Togolais ou Maliens.......
