Dans le monde de la nutrition sportive, la course à l’innovation est omniprésente. D’un côté, les adeptes de la musculation réclament des protéines toujours plus efficaces pour soutenir leur croissance musculaire. De l’autre, les sportifs d’endurance recherchent des solutions durables pour reconstituer leurs réserves après des efforts prolongés. Au milieu de ce carrefour, se trouve une alternative qui ne cesse de susciter la curiosité : les insectes. Selon la FAO (2013), près de deux milliards de personnes dans le monde en consomment déjà. En France, une poignée d’entreprises – dont EatEct – cherche aujourd’hui à démystifier cette nouvelle source de protéines.
Une source de protéines qui sort des sentiers battus
Si la simple idée de croquer dans un grillon peut provoquer une certaine appréhension, il faut reconnaître aux insectes des qualités nutritionnelles notables. Certains affichent des teneurs protéiques allant jusqu’à 60-70 % en poids sec, rivalisant voire surpassant certaines viandes traditionnelles. De plus, ils possèdent un profil d’acides aminés intéressant pour la construction musculaire, comprenant notamment la leucine, un acide aminé crucial dans la synthèse protéique. « Les insectes sont particulièrement intéressants en raison de leur densité nutritionnelle et de leur impact écologique réduit. Ils peuvent vraiment renouveler notre manière de penser la protéine pour le sport », déclare Nélian Farel, cofondateur d’EatEct. EatEct, consciente de l’essor qui connaît ce secteur, s’est donné pour mission de proposer des produits à base d’insectes adaptés aux sportifs, en veillant à soigner les saveurs et la présentation. L’enjeu est de taille : comment convaincre les consommateurs encore peu familiers avec l’entomophagie, tout en conservant le souci de la performance et de la qualité ?
Un atout pour la récupération et la performance
Pour soutenir la prise de masse musculaire, il ne suffit pas de consommer des protéines : leur qualité et leur assimilation jouent également un rôle essentiel. Les insectes, riches en micronutriments comme le fer, le zinc et la vitamine B12, peuvent contribuer à maintenir un métabolisme optimal, un aspect souvent négligé dans le cadre d’un entraînement intensif. Les sportifs d’endurance, eux, miseront sur la bonne densité nutritionnelle de ces petites bêtes pour reconstituer leurs réserves. Les premiers retours soulignent par ailleurs une bonne digestibilité : moins de ballonnements, un ressenti plus léger, et donc une reprise d’activité facilitée. Toutefois, chaque organisme est différent et il reste recommandé de tester progressivement, afin de jauger son propre ressenti.
Des chiffres qui interpellent
Si l’attrait pour les insectes s’explique d’abord par leur richesse en protéines, leur impact écologique retient également l’attention. La production d’insectes émettrait moins de gaz à effet de serre et consommerait moins d’eau que l’élevage bovin, selon la FAO. De quoi intriguer celles et ceux qui souhaitent limiter leur empreinte carbone. Certains évoquent même jusqu’à 50 fois moins d’eau nécessaire pour produire la même quantité de protéines issues d’insectes, comparées au bétail. EatEct met en avant cet argument environnemental pour inciter les sportifs à envisager leur régime de façon plus responsable. Toutefois, la marque insiste également sur le caractère progressif de cette transition : « Nous savons que changer ses habitudes alimentaires est un pas important. L’idée n’est pas de tout bouleverser du jour au lendemain, mais de montrer que les insectes peuvent coexister avec d’autres sources de protéines, tout en ouvrant la voie vers une consommation plus durable », nuance Nélian Farel.
Une offre adaptée, malgré quelques défis
Pour dépasser la barrière psychologique, EatEct et d’autres acteurs du marché proposent des formats familiers : snacks salés ou sucrés, poudres à mélanger dans un shaker, etc. Les grillons, vers de farine ou criquets sont réduits en poudre fine, puis incorporés à des mélanges riches en protéines et parfois associés à des ingrédients comme la spiruline, l’avoine ou le cacao pour relever le goût. Malgré tout, le secteur doit faire face à plusieurs obstacles. La production et la transformation des insectes peuvent rester onéreuses, et la législation autour de l’entomophagie impose des normes d’hygiène et de traçabilité exigeantes. EatEct, comme d’autres entreprises de ce domaine, s’emploie à concilier ces contraintes tout en développant des produits attractifs pour les sportifs.
Conseils pratiques pour les sportifs curieux
Pour ceux et celles qui souhaitent franchir le pas, commencer par des snacks d’insecte protéinés peut être une bonne approche : ils sont faciles à emporter et se consomment facilement après l’entraînement. Les poudres protéinées offrent ensuite plus de flexibilité pour agrémenter shakes, smoothies ou autres préparations « maison ». Afin de vérifier la qualité du produit, il est conseillé de s’intéresser à la traçabilité des insectes, à la teneur en protéines, ainsi qu’aux éventuels additifs présents dans la formulation. Cette vigilance reste essentielle, surtout lorsque l’on adopte une source de protéines moins courante.
En gros ? Un pari alimentaire à découvrir
La promesse d’un apport protéique novateur grâce aux insectes ne relève plus de la simple curiosité : elle répond à des besoins réels, à la fois sportifs et écologiques. EatEct, via sa gamme spécialisée, espère contribuer à l’évolution des mentalités autour de l’entomophagie, en proposant des produits conçus pour être performants et agréables au goût.
Cette démarche s’inscrit dans une réflexion globale sur l’alimentation sportive : diversifier ses apports, choisir des solutions moins gourmandes en ressources, et se tourner vers des alternatives encore peu explorées. Libre à chacun de déterminer si cette voie répond à ses attentes en termes de confort, de performances et de convictions personnelles. Après tout, le sport se nourrit autant de créativité que de persévérance, et la piste des insectes pourrait bien surprendre plus d’un athlète en quête d’efficacité.